Toute seule, perdue au milieu de nulle part ...

Cela faisait plusieurs jours que je marchais sans but, en réfléchissant. J'avais perdu de vue mes amis et mon aquali m'avait mené jusqu'à cette île sombre et ténêbreuse ... Une grande forêt d'arbres moisis, morts, noirs, se dressait autour de moi. Mes yeux rouges de fatigue pénaient à distinguer le monde qui m'entourrait. Le sol était noir, le ciel était noire, la nuit noire était noire, et du noir m'entourait, des ombres noires m'entourraient, silencieusement, se déplaçant parmis les arbres morts, gettant le moment où je succomberait à la fatigue pour déchirer mon corps inerte de leurs dents pointues. Une racine, par terre, me fit trébucher, j'entendis quelques maigres buissons remuer derrière moi, et je frissonnai. Je me relevai avec peine, seule, perdue au milieu de nulle part ... Prête à mourir ... Je secouai ma tête pour chasser cette idée terrible. Je fis encore quelques pas lents et difficiles, puis je m'éfondrai au sol. Une dizaine de créatures plus effrayantes les une que les autres me bondirent dessus. Un rayon rouge m'aveugla, puis j'entendis des bruits de lutte et de combat ...

Quand je me réveillai, j'étais toujours dans cette immense forêt morte plongée dans la nuit et l'oubli. Evoli et Aquali me regardaient avec inquiétude. Je poussai un petit gémissement, puis me relevai. La nuit me parraissai moins noire ... Et la forêt plus accueillante. Je souris. Mes yeux ne me brûlaient plus trop, et mes jambes étaient moins engourdies. Je continuai à marcher. Je découvrai soudain un chêne, vivant et radieux, au milieu de la forêt. Près de l'arbre, sur une grosse pierre de granit étaient gravés des noms. Je m'approchai plus près pour mieux voir, il y en avait vraiment beaucoup.

Une main se posa soudain sur mon épaule. Je sursautai et tournai lentement la tête. Un vieil homme à l'aspect mort me regardai de ses yeux vides. Il me demanda d'une voix faible :
"Que faites-vous ici, jeune fille ?
_ Je ... euuuh ... me promêne ... qui êtes-vous ? Bégayai-je
_ Drôle d'endroit pour se promener. Je suis le gardien de cette île. Je veille sur cet arbre en permanence.
_ Qui sont les noms inscrits sur la pierre ? Demandai-je
_ Ce sont les noms des victimes de Ombriac. Toutes les personnes qui ont succombé au noir et à l'oubli ..."

Je regardai la pierre. Elle prenait tout à coup tant d'importance ... J'en eus les larmes aux yeux. Je me tournai vers le vieil homme.
"Vous habitez tout seul, ici ? Demandai-je faiblement
_ Oui, depuis maintenant 50 ans
_ Mais je croyais qu'à cause de la nuit qui la submerge, l'île était invivable ...
_ Après un ou deux mois, tu t'habitues au noir ... Il y a une quantité de champignons comestibles qui poussent dans cette forêt, et des centaines de nids de cornerbres attendent d'être vidés de leurs oeuf ... On pourrait croire qu'il n'y a rien, mais la vie est omniprésente, ici ...
_ Je vois ..." Soupirai-je

Mon ventre poussa soudain un cri affamé ...
"Vous avez faim ... Remarqua le vieil homme
_ ... oui ...
_ Venez chez moi manger un peu ! Sourit-il. J'ai besoin d'un peu de compagnie dans ces jours sombres !"
Il me tira par le bras, et on arriva bientôt devant une maison en ruines. Il ouvrit la porte moisie qui grinça faiblement, et m'invita à entrer dans sa 'maison'. Je franchis le seuil de la porte et il la referma derrière moi. J'étais dans une grande pièce sombre, où il avait entassé toutes ses trouvailles. Une table, au milieu de la pièce, était recouverte de livres, de racines, de bocaux ... Il poussa tout, partit dans une autre salle pendant que je m'asseillai, et revint avec des champignons et quelques oeufs durs. J'engloutis tout en quelques secondes. Je restai ensuite chez lui tout l'après-midi pour me reposer, puis repartis en fin de soirée (Je pense, parce que quand il fait toujours nuit, pour savoir si c'est le matin ou le soir ... c'est dur ...).

Je marchai longtemps, à travers la forêt, lorsque tout à coup, une douleur atroce envahit mon mollet gauche. Je poussai un petit cri étouffé, puis regardai ma jambe. Un espèce de truc moche s'y aggripait en la mordant. Il était orange et avait une énorme tête avec de petits yeux noirs. Je lançai ma pokéball, toujours les yeux fixés sur ma jambe ensanglantée. Aquali sortit. En le voyant, le pokémon lacha prise en poussant un petit 'Kraaaaak !!'. Et il commença à s'enfuir en courant. Je le poursuivis en boîtant, Aquali devant moi. J'envoyai Evoli pour aider Aquali. Ils coururent à toute vitesse vers le Kraknoix, et bientôt, ils s'éffacèrent à l'horizon. Je m'asseillai par terre un instant en massant ma jambe déchiquettée. Puis je me relevai avec courage, pour rattraper mes pokémons. Au bout de 10 minutes, j'arrivai sur les lieux d'un combat : Un aquali et un noctali combattaient un kraknoix presque KO. En arrivant, j'hurlai :
"Aquali ! Pistolet a O !"
Mon pokémon me regarda un instant, puis déferla sur le kraknoix une gerbe d'eau glacée. Le petit pokémon ne pus le supporter, et il tomba KO immédiatement. Je lançai une soin-ball, et le capturai. Je m'approchai ensuite de mes pokémons.
"Evoli ? C'est bien toi ? Demandai-je au Noctali
_ Noctaliiii ! Me répondit-il en aquiescant.
_ Bon, je pense que le cauchemar a assez duré, si on partait ? Demandai-je
_ Aquaaaaaa ! Repondit-il avec bonheur
_ Noctaaaaa ! Fit Noctali en se frottant à ma jambe
_ Bon, j'imagine que ça veut dire oui ! ^^"

Je les rentrai dans leurs pokéballs, et commençai à partir.